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Rachid Khimoune |
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French sculptor |
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Né de parents algériens à Decazeville dans l'Aveyron en 1953, Rachid Khimoune grandit à Aubervilliers dans la banlieue parisienne. Diplômé de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1974, il pratique d'abord la peinture avant de se tourner vers la sculpture. Le lauréat de la Fondation de France 1980 s'est forgé un vocabulaire plastique en "décalquant" des fragments de la peau des rues, au gré de ses pérégrinations, de Paris à New York et de Pékin à Alger. Avec une pâte élastomère, une sorte de caoutchouc de synthèse, il procède à des moulages de sols, pavés, grilles et plaques d'égoûts, obtenant des empreintes qu'il intègre ensuite à des peintures, reliefs et sculptures. Rachid Khimoune s'est également employé à détourner toutes sortes de résidus de la civilisation industrielle qui se métamorphosent dans son muséum de métal -il possède sa propre fonderie-, en un étonnant bestiaire de sculptures-fossiles. (Extrait d'un article de Mustapha Laribi, 2004) Rachid Khimoune a ressenti le besoin de créer cet univers imaginaire peuplé d'animaux réels ou inventés mais toujours composés d'un fatras d'objets qui peuplent notre quotidien, son « Bestiaire ». Un poisson « Rasta » dont les tresses sont constituées de chaînes de vélo. Un tatou composé autour d'une corbeille à pain. Des scènes de tortues où la carapace de l'animal est remplacée par des casques d'armées de tous les pays, symbole des conflits en cours ; ou encore cette série d'insectes ou d'oiseaux reconstitués en fer et en bronze mêlant matériaux de récupération et objets usuels. Certains rendent hommage à Rostropovitch, comme ce pélican décharné jouant du violoncelle, ou encore à Van Gogh avec son chapeau de paille et son pinceau à la main, rêvant devant son chevalet. Rachid va piocher dans notre quotidien pour reconstruire son univers imaginaire, toujours avec un profond respect de l'objet et de la matière. On les retrouve avec leurs accidents, avec les marques qui ont forgé leur histoire. La manière dont est détournée l'objet est quasiment aussi importante que le résultat en lui-même. On porte alors un autre regard sur ces objets qui nous entourent. Car ce qui fait toute la force de l'ouvre de Rachid Khimoune, c'est d'aller voir ce que l'on ne voit plus. Le voir autrement, lui redonner magie et rêve. De la plaque d'égout, à la vieille prise de courant, en passant par les objets de récupération, Rachid redonne du relief et de la vie à l'insignifiant. Toujours à la recherche de racine et d'origine. Plus récemment, sa série de sculptures et de tableaux baptisée "Prise de Tête" est constituée de prises de courant et d'interrupteurs. (extrait d'un reportage de Guillaume Barclay, 2004) Artiste urbain, poète de la rue, il raconte des histoires et puise dans son double héritage lorsqu'il habille ses créations de signes empruntés à la calligraphie arabe. Avec de nombreuses réalisations monumentales, Rachid Khimoune qui expose depuis 1975 est représenté dans une dizaine de musées et collections publiques. (Extrait d'un article de Mustapha Laribi, 2004)
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